"Emma" de Têtes Raides, en duo avec Jeanne Moreau

Yves Montand et Simone Signoret : "Compartiment tueurs"

Portrait de Françoise Giroud

ENTRETIEN MITTERRAND/DURAS

Jeanne Moreau : discours à la Cinémathèque française

INTERVIEW Marguerite DURAS

                                     A l'heure où rien ne vit dehors, le village se vide. Les maisons aux volets clos accueillent les enfants exténués d'avoir couru sous le soleil. Les ombres caressent en ondulant les bancs aux coussins, Je m'installe un instant sous le marronnier avec le livre qui glisse lentement au sol, un instant plus tard.

«Il n’y a pas de bonheur parfait ! dit l’homme quand sa belle-mère mourut

et qu’on lui présenta la note des pompes funèbres.»

Je pense que cette phrase vous permettra de rentrer directement dans l'univers so british de Jérome K Jérome, écrivain anglais obligatoirement.

Je vous propose son livre "Trois hommes sur un bateau, sans oublier le chien".

Cela faisait si longtemps que je n'avais pas autant ri, obligée de relire à haute voix, des lignes, paragraphes entiers, tellement je peinais à lire, riant si fort et pleurant des larmes de joie

«Ne rien faire n'est vraiment agréable que si l'on a beaucoup de travail en retard.»

Trois amis, se sentant surmenés, décident de remonter la Tamise en bateau.

 Les vacances idéales pour respirer un peu d’air pur, faire de l’exercice et se détendre !

Malgré les protestations de leur chien Montmorency, ils se lancent dans les préparatifs du voyage, et partent à l’aventure.

Saynètes comiques et digressions hilarantes sur les comportements humains s’enchaînent au fil de l’eau.
Jerome Klapka Jerome naît en 1859. Ayant quitté l’école à quatorze ans, il collectionne les petits boulots avant de publier Sur la scène et en coulisse, premier ouvrage d’une longue série de livres, pièces de théâtre et articles. Mais c'est surtout Trois hommes dans un bateau, paru en 1889, qui le fait connaître du grand public. Il meurt en 1927.

 "Un tableau venait d'arriver de chez l'encadreur et se trouvait dans la salle à manger, en attendant d'être posé. Ma tante Podger demandait ce qu'il fallait en faire, et mon oncle répondait :

Oh laisse moi faire, c'est moi que ça regarde. Tu n'as pas besoin de t'en occuper, ni personne. Je m'en charge de tout.

.....

et alors il soulevait le tableau, et le laissait choir, et le tableau s'échappait du cadre, et en essayant de rattraper la glace mon oncle se coupait : et alors il bondissait de tous côtés dans la pièce, en cherchant son mouchoir. Il ne trouvait pas son mouchoir parce que ce mouchoir était dans la poche de la redingote qu'il venait de retirer et qu'il ne savait plus où il avait mis ce vêtement, et il fallait que toutes les personnes de la maison cessassent de s'occuper de ses outils pour rechercher sa redingote. Cependant il se démenait et les harcelait à la ronde.

-Il n'y a donc personne dans toute la maison qi sache où est ma redingote? je n'ai jamais vu des empotés comme ça! Vous êtes là six ! et vous ne savez pas trouver une redingote que j'ai déposée il n'y a pas cinq minutes ! sacré mille milliards ...

Alors qu'il se levait et constatant qu'il était assis dessus, il s'écriait :

Oh ! ça va bien, ne cherchez plus ! je viens de la retrouver tout seul. Autant vaudrait demander au chat de retrouver un objet que de s'attendre que des gens comme vous le découvrent.

...

-Où est le marteau ? Qu'ai je fait du marteau ? Grands Dieux ! vous êtes là sept autour de moi à me regarder, et vous ne savez pas ce que j'ai fait du marteau !

Nous lui retrouvions son marteau, mais alors il n'arrivait plus à voir la marque, qu'il avait faite sur le mur à l'endroit où devait aller le clou, et nous montions l'un après l'autre sur la chaise, à côté de lui, pour tâcher de la découvrir ; et nous l'apercevions chacun à une place différente, et il nous traitait tous d'imbéciles, l'un après l'autre et nous ordonnait de descendre. Il prenait la règle, recommançait ses mesures, et constatait qu'il fallait prendre , à partir du coin, la moitié de soixante-quinze centimètre un tiers. Il tentait de faire le calcul de tête et devenait enragé.

Et nous tentions tous de faire le calcul de tête et arrivions  tous à des résultats différents et nous moquions les uns des autres. Et dans l'affolement général on oubliait le nombre primitif, et mon oncle Podger était forcé de reprendre encore une fois ses mesures.

Il se servait d'un bout de ficelle, cette fois-ci, et, au moment critique où ce bon idiot se penchait en dehors de la chaise sous un angle de quarante-cinq degrés, en s'efforçant d'atteindre un point situé dix centimètres plus loin qu'il ne lui était matériellement possible d'atteindre, la ficelle glissait, et il glissait aussi, s'abattant sur le piano, ce qui produisait un bien charmant effet musical, par la brusquerie avec laquelle son crâne et son corps frappaient toutes les touches en même temps.

Et ma tante Maria déclarait qu'elle ne pouvait permettre aux enfants de rester là pour entendre pareil langage."

Alors imaginez moi, les larmes me brouillant la vue, et lisant à haute voix avec l'intonnation anglaise, pour le rythme... et Gustave le Chat, me regardant avec mépris !

Comme un coeur qui s'offre, ces roses m'ont fait l'offrande, un matin de chaleur estivale, d'un parfum frais.